Le Burkina Faso possède une longue tradition de textiles tissés avec des fils teints ou des pièces de coton teintes à la main. Cet article s’attache à la fabrication de tissus teints manuellement mais avec des teintures chimiques achetées au marché.
Les tissus en coton blanc sont achetés au marché. Les diverses poudres de teintures sont achetées – ici à Bobo Dioulasso – en sachet de 500 grammes (coût un peu plus de 1000 francs) ainsi que la poudre fixative, l’amidon et la soude de ménage.
LES ETAPES
Les tissus sont au préalable trempés dans l’eau pour enlever l’amidon.
Préparer une grande bâche plastique propre qui sera étalée par terre. Préparer des gants épais en caoutchouc et un masque pour se préserver des vapeurs toxiques dues à la soude et au fixatif.
Chauffer l’eau et faire bouillir l’amidon, laisser refroidir et verser dans une bassine.
Faire chauffer l’eau pour mettre dans des bassines différentes à raison d’une bassine par teinture. La quantité d’eau augmente pour une teinture plus claire mais on mettra moins d’eau pour une teinture plus foncée. En moyenne un demi-litre d’eau est nécessaire pour un tissu de la longueur d’un pagne.
Verser dans chaque bassine 4 cuillerées à soupe de soude ainsi que 4 cuillerées à soupe de fixatif. Bien remuer en portant un masque. Mettre dans chaque bassine 4 cuillerées à soupe de la teinture choisie (il est possible de mélanger plusieurs couleurs dans une même bassine si on recherche d’autres nuances.). Bien mélanger.
Tremper le tissu dans la bassine de teinture pendant à peine quelques minutes. Essorer puis rincer dans deux bassines d’eau différentes afin de faire dégorger le surplus puis tremper dans le seau d’amidon avant de mettre le tissu à sécher.
Si on désire varier les couleurs sur un même tissu : il faut tremper une partie du tissu dans une bassine, laisser sécher 5 minutes puis tremper une autre partie du tissu dans une autre bassine de teinture etc… avant de rincer deux fois dans des bassines différentes puis tremper dans la bassine d’amidon.
LE MOTIF SALADE
Il s’agit d’un motif de tissu où la teinture n’est pas uniforme.
Pour cela il faut tremper le tissu dans de l’eau, l’étaler sur la bâche, froncer le tissu à la main (rapidement pour éviter que le tissu ne sèche). La teinture sera mise sur le tissu avec une poire en caoutchouc. Laisser quelques minutes avant de rincer dans deux eaux différentes puis tremper dans l’amidon avant de mettre à sécher.
TEINTURE DE RESERVE
Si on veut réserver des motifs en blancs sur le tissu à teindre ; il faut cercler le motif avec un fil de bâti. Froncer le tissu et l’entourer le motif de fil à coudre de manière à ce que la teinture ne puisse pas pénétrer.
Tremper ensuite le tissu dans la bassine de teinture, le laisser quelques minutes, sortir le tissu. enlever les fils puis rincer dans deux eaux différentes avant de tremper dans l’amidon.
TEINTURE AU TAMPON
Dans les tissus traditionnels ; certaines teintures comportent des motifs répétitifs. Ceux-ci sont réalisés à l’aide d’un tampon en bois taillé et appliqué plusieurs fois sur le tissu blanc ou déjà teint.
Le tampon est alors trempé dans de la cire fondue afin de le badigeonner. Tremper ensuite le tampon dans la teinture (laisser égoutter) et appliquer sur le tissu aux endroits voulus. A la fin, le tissu sera plongé dans de l’eau chaude afin de faire fondre les résidus de bougie puis trempé dans le seau d’amidon. Le tissu, une fois teint et sec, sera plié puis damé avec un pilon (comme celui qui sert à damer les toits). Il faut taper sur le tissu longtemps afin d’obtenir un toucher souple et impeccable. Il donnera l’apparence d’avoir été repassé.
(Crédit photos : A. Chalamon – reportage réalisé avec Louisette et Annie Medah à Banfora)