Les objets traditionnels en Afrique de l’Ouest ont tous un fonds commun, mais chaque ethnie conserve sa spécificité…. au moins dans les désignations des objets.
Voici un “catalogue” des objets utilisés de manière traditionnelle et quotidienne en brousse dans la zone de l’Est du Burkina Faso dans l’ethnie gourmancé, royaume du Gulmu.
LE QUOTIDIEN DE LA CASE
Ou diegu : la concession – I’l dieli : la case
La meule communautaire au sein de la concession ou la meule individuelle : Li naali
La cuiller à faire le tô : li yali
La spatule pour le tô : U laalu
Calebasses (ki viega) ouvragées à la pyrogravure
couvercle : ku pangu
Ecuelle en terre cuite pour mettre la sauce pour servir : ki sanga
calebasse : ki viega
Ecuelle en bois taillé : li tali
La gourde en calebasse : li bagili
calebasses : ki viega
porterie suspendue servant à conserver le miel : li condili
Canari : li cuali
Petits canaris : li cuali
Poterie pour vendre le dolo (petit canari) : ki kuaga
Pilon : li tolanu et mortier : li tuoli
Les femmes pilent le maïs
U fanu : foyers à trois pierres
Le couscoussier : li bobilonli – L’i pobili : la marmite
A gauche : du néré en train de sécher
A droite : le tô de sorgho avec une sauce de feuilles de baobab
Corbeille pour transporter le mil ou servir d’égouttoir : ku baabuogu
Poteries accrochées dans la case (qui contient entre autre le tabac) : ki paadijuga
Siège (bois et peau de chèvre) : kalika (sans genre particulier)
La natte traditionnelle : U kagu – Le lit : U duanu
Le tabouret traditionnel taillé dans un seul morceau : li kpagili
Le banc
LA CHASSE
La chasse se fait à l’arc et des flèches empoissonnées avec du venin animal : serpent ou scorpion (avec un antidote). Autrefois on s’habillait pour la chasse avec un costume (sorte de combinaison) jaune ou vert (suivant la saison) avec un masque de paille : mais actuellement cela ne se fait plus.
Les bons chasseurs étaient repérés lors de danses exclusivement dansées par les chasseurs. Les petits garçons pouvaient partir à la chasse dès l’âge de 10 ans.
Les pièges pour les rats et les souris : I diaga
Piège pour les grands animaux comme les liens : Ou diagu
Piège pour les oiseaux : Tu cuadi
La lance : L’i Pkaanli – les flèches : I piemi
I piemi – li dabanli – ou pientuagu : les flèches, l’arc, le carquois
O fuaguudo : la maison d’un pisteur
Combinaison traditionnelle de chasseur
AGRICULTURE ELEVAGE
Ruches traditionnelles – Daba à douille : li kuuli – corde (fibre pour tresser les cordes) : Tu toandi
La faucille : ku muaciegu ou ku koadigu (tout dépend de la zone)
Le grenier à grain : l’i pali ou l’i senbili
le paysan coiffe le grenier au début de la saison pluvieuse
Panier pour transporter la volaille : I lansonli
L’enclos pour les animaux : L’i yandieli
ARTISANAT
Matériel pour tissage traditionnel (tout est fait à la main) : Tu lugtidiani
La forge traditionnelle : U maagutiadi
Elle est actionnée avec des soufflets en peau de chèvres : I jugidigbandi
Les couteaux : Mi jumu
La cloche du cheval : I cuolonga
LA COUTUME
Le couteau de sacrifice : ki juga (se dit : “diouga”)
Li butanli (fétiche de la famlille Tandamba) ; pierre où un sacrifice a été fait avec de la farine de mil.
A droite, fétiche mais sans sacrifice.
Dessous : I konmu (littéralement : les enfants des circoncis)
MUSIQUE ET DANSE
Petit tambour court : Ciani i longa
Petit tambour d’aisselle : Ciani i longa
Tiantiangou : le tambour qui donne le rythme
Ligoutili : le messager, le tambour qui parle
I kupdili : le petit tambour qui donne le rythme du son
Li bendili : le bendre. Le Bendre est un instrument d’origine moaga adopté en pays gourmantché.
Droite : Ou kogdigou, guitare traditionnelle à trois cordes
La peau des tambours est faite avec de la chèvre car “la chèvre est un animal qui parle mais le mouton ne parle pas”.
Il existe également des flûtes (à tige) : I yielga, mais on trouve de moins en moins de musiciens. Le violon se rencontre surtout du côté de Bogandé : le corps de l’instrument est fabriqué avec la peau des gueules tapées (variété d’iguanes). Les cordes sont faites avec du crin de cheval. Le nombre de cordes est variable.
(Crédit photos : A. Chalamon – S. Natama. Commentaires et traduction : S. Natama. Merci à la Famille Tandamba du village de Sandikpenga et à “Django”)