Toriyaba

Membranophones

Les membranophones sont des instruments de musique dont le son est obtenu en frappant une membrane (une peau tendue sur un cadre). On y rencontre tous les tambours, djembe, bendré, dum dum …. présents dans toute l’Afrique de l’Ouest.
C’est la famille d’instruments de musique la plus nombreuse et la plus variée. Des instruments identiques existent dans plusieurs ethnies différentes mais suivant l’ethnie, il peut changer non seulement de nom mais de fonction.
Certains ont une membrane d’un côté (les tambours gan notamment)  la plupart des autres ont une membrane de chaque côté. Les tambours cylindriques vont de 50 cm à trois mètres. Certains sont profanes d’autres sacrés, certains mêmes sont des tambours royaux qui ne sortent que pour les occasions exceptionnelles (c’est le cas chez les Gan).

FRAPPER AVEC LES MAINS

Parmi les instruments membranophones, on rencontre le Bendré (appelé également le “tambour-calebasse”). Chez les mossé c’était un instrument de cour qui servait à rythmer les actes officiels de la cour. D’une manière générale, le bendré est réservé au chef ; il sert à appeler le chef ou bien parler de sa généalogie. C’était un instrument réservé aux hommes.

Il est formé d’une grosse calebasse recouverte d’une peau d’animal (souvent la chèvre)  et cerclé de lanières. Certains possèdent des sonnailles sous la calebasse.


Ce bendré “Rabingo” est particulier : il est fabriqué avec de la terre cuite, peau et argile crue. La peau de chèvre (non tannée)à est fixée avec l’argile. Ce bendré a une fonction ludique et servait pendant les cérémonies coutumières (Basga) particulièrement la fête des moissons. Il était joué par les hommes pendant que les femmes dansaient le Kigba (“danse des fesses”).

Autre famille de membranophones : le djembé, très populaire en Occident. Il a la forme d’un sablier. C’est un tronc évidé sur lequel on tend une peau. C’est un instrument assez récent, mais il a de nombreux cousins germains dont les tambours de brousse.


A gauche : un djembé moderne
Les deux photos de droite : le Bérenté (tambour de danse de l’ethnie Gan) ;
il se joue à la main et servaient pour les réjouissances, lors des funérailles et à l’intronisation du roi
(hauteur : 63 cm).

Chez les Bobos un instrument quasiment semblable s’appelle le Palandan, il est parfois considéré comme l’ancêtre du djembé. On le jouait pour accompagner le Dendensa, les funérailles, les veillées funèbres et la danse des masques.


Sud-Ouest : à gauche un tambourin de 40 cm de l’ethnie dagara et à droite un tambour de l’ethnie lobi

FRAPPER AVEC UN MORCEAU DE BOIS

Toute une catégorie de tambours sont joués non pas avec les mains mais à l’aide d’un (ou deux) morceau de bois recourbé. Parmi eux, le plus connu est le tambour d’aisselle (qui se jour d’un côté comme de l’autre). C’est un instrument ancien mais qui est beaucoup utilisé par les chanteurs de variété d’Afrique de l’Ouest.


A gauche un tambour d’aisselle ancien d’ethnie bobo. Il servait à accompagner les danses boumon, fro et dalo.
A droite un tambour d’aisselle moderne. Il se place sous un bras (d’où son nom)
et pour donner un son plus aigu, le bras va serrer les lanières de cuir qui entourent le tambour.
En dessous un Eguan de l’ethnie Nuni


Le gangango : tambourin de l’ethnie yana (Koulpelogo).
Il est fabriqué avec du bois évidé et une peau de chèvre tendue.
On en joue d’un seul côté à l’aide d’un bois recourbé (hauteur : 38 cm)
A droite : le Minige, cousin germain du Bérente (ethnie gan – Obire province du Poni).
Il est fabriqué avec un tronc évidé, de la peau, du fer et des cauris pour la décoration.
Il est haut de 128 cm et très lourd. Il se frappe avec deux morceaux de bois recourbés.


La famille des Godolo est une catégorie de tambours longs, rouges qui ont chacun une gamme de tons différentes (aigüe, moyenne, basse). Le plus petit mesure 34 cm jusqu’à 126 cm pour le plus grand. Le plus grand n’est pas porté mais traîné car trop lourd. Le musicien porte une lanière sur l’épaule qui lui permet de soulever un côté pour en jouer. Provenance : ethnie Nuni. Ils annoncent la sortie des masques, ils sont joués pour les funérailles et la danse du gro.


Voici  à gauche, une variante de l’ethnie bwaba (Dedougou) appelé le Doumponou


Les tambours de type Dum Dum, une bonne partie est originaire du royaume Mandingue
Cet instrument est très prisé des groupes de musique modernes.
Ils se jouent souvent à trois tambours de taille différente : le kenkeni (son aigu),
le sangban (son medium), le doundounba (son grave).
A gauche un dum dum moderne. A droite un Dômôhon ou dônkouhou (ethnie Bwaba, Dedougou) .
Le bois utilisé pour frapper le dômôhon s’appelle dombiènou ou dombiênon.
Au centre un tambour du groupe des flûteurs samo.


Dum dum moderne (Bobo Dioulasso)
La cloche en métal (appelée parfois : castagnette) s’appelle le kenkesereni et sert à donner le tempo.

Merci à : Viviane Gnoumou, Musée de la Musique de Ouagadougou, Musée de l’Aspac

(Crédit photos : A. Chalamon)

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