Visite à Kabo, village des environs de la ville de Yako en milieu Mosse. Une conversation dans le village mène aux jeux traditionnels auxquels jouaient les “vieux” (personnes âgées d’une soixantaine d’années) lorsqu’ils étaient enfants. Chaque ethnie a ses jeux, certains d’entre eux ont été initiés par les pères blancs, et ressemblent étrangement aux jeux des cours de récréation en France d’il y a 50 ans ou de biens d’autres pays dans le monde.
Mais la plupart a disparu, remplacé par le téléphone portable ou tout simplement le foot.
Un vieux explique un jeu avec des schémas tracés sur la terre
- Kîkan pour les grands : Planter un morceau de bois épais en pleine terre, lui ajouter une barre de bois transversale creusée en son milieu pour pivoter sur le bois en terre. Un enfant monte sur chaque extrémité de manière à équilibrer l’ensemble. Un troisième enfant fait tourner la barre et part sans crier gare. Le gagnant est celui qui a réussi à se maintenir le dernier.
- Kîkan pour les petits. Planter une tige de mil bien dure en pleine terre, lui fixer en haut une autre tige dure transversale. fixer à chaque bout une crotte sèche d’âne. Chaque enfant a “sa” crotte. Faire tourner la barre transversale : le gagnant est celui dont la crotte sera maintenue la dernière.
- Nagadgacé i. Creuser deux trous face à face dans la terre, de manière à établir un tunnel. Boucher ensuite le trou. Au top de départ, les enfants doivent recreuser le tunnel le plus vite possible pour que les mains se rejoignent.
- Awalé (ou Walé). Jeu connu de toute l’Afrique de l’Ouest. Il se joue en brousse en creusant dans la terre des petits trous sur deux lignes pour y placer des petits cailloux. On joue à deux personnes.
Jeu de l’awalé dans le sud-ouest du Burkina Faso à Obire. Là-bas on parle de “Waré”
- Putu. Jeu d’enfants à deux personnes. Faire des tas de terre pas très haut, un des enfants cache en secret dans un de ces tas de terre une crotte d’âne sèche (ou autre objet) ; l’autre doit deviner dans quel tas se trouve la crotte.
- Nom indéterminé. Faire un petit tas de terre avec un trou au milieu, fait avec le coude. On verse un peu d’eau dans ce trou. Le jeu consiste à enlever petit à petit la terre autour sans crever le trou, sans que l’eau ne s’échappe jusqu’à – dit-on – “former un petit pot”.
- Kanda. Ce jeu se fait avec des pois de terre. On joue à la pitchenette avec ces pois de terre comme on peut jouer avec des billes. Le pois doit atterrir dans un espace réduit déterminé. Lorsqu’un joueur a réussi à placer son pois de terre dans l’espace, il peut le manger.
- Zamtolbo. Ce jeu s’effectue avec des arachides et nécessite plusieurs joueurs. Faire un tas d’arachides en forme de cône. Planter une tige de mil au sommet. Chaque joueur doit manger une arachide sans faire tomber la tige de mil. Le perdant doit ramener un tas d’arachides et on rejouer.
- Silwogdrigoyé. Former un cercle avec plusieurs joueurs. On fait sortir un ‘ou plusieurs) joueurs. On fait entrer un des joueurs, devant lui les enfants forment un cercle et chaque enfant tient devant lui ses deux mains serrées. L’un d’eux tient un petit cailloux dans ses mains, le joueur extérieur doit deviner lequel.
- Jeu de mimes (nom impossible à retrouver en moore). Un enfant mime un animal et tous les autres doivent devenir de quel animal il s’agit.
- Yuyu. Tous les enfants sont assis dans un cercle et ferment les yeux. L’un se lève en catimini et va en toucher un autre avant de reprendre aussitôt sa place. Tout le monde ouvre les yeux, le joueur qui a été touché doit deviner qui l’a touché.
- Masm-Kanwré. Ce jeu se joue avec deux équipes et une boule de chiffon (ou un ballon). Ce jeu présente d’étranges similitudes avec le “Ballon prisonnier”.
Un grand merci à Maxime Ily et les anciens de Kabo. – Crédit photos : A. Chalamon