GUERRE DINGUE “La grotte de la guerre”
Lieu : Diébougou : prendre un chemin à droite à l’embranchement vers la route de Bobo Dioulasso.
Ouvert toute l’année entre 8h00 et 18h00.
Visite guidée avec entrée payante.
Contact : (226) 70 05 95 76 (Mr Youssef Konate).
Mail : youssefkonate45@yahoo.fr
Cette grotte n’est pas naturelle, elle a été creusée par les hommes du Rameau Lobi (Dyan, Dagara, Birifor, Pougouli…) sous les ordres de l’armée française lors de la colonisation afin de se protéger des Lobi que l’armée craignait beaucoup. Commencée en 1900, elle n’a été opérationnelle qu’en 1914.
Il s’agit ni plus ni moins d’un bunker construit sous une colline boisée qui se termine en plateau. Abandonnée pendant longtemps, il a fallu attendre 1992 pour la réaménager. Elle est désormais ouverte au public et les classes primaires ou des collèges s’y rendent fréquemment.
Les galeries de traverse servaient de poste aux sentinelles avec un coin pour dormir.
Les galeries principales se croient en un centre ouvert par le toit, formant ainsi un puits de lumière qui amène toute l’aération de la grotte. Le toit a été installé il y a quelques années afin d’éviter que la pluie ne tombe dans la grotte.
La plus grande galerie était réservée aux officiers ; elle comporte 8 dortoirs. Elle débouche sur une sortie discrète, actuellement fermée par une grille. Les différents accès sont tous placés vers le côté escarpé de la colline (formant un arc de cercle), en effet le sommet de la colline se termine par un plateau qu’il a fallu aménager différemment pour des raisons de sécurité. Trois dortoirs sont installés au niveau des trois entrées principales qui étaient occupés par les sentinelles.
A l’extérieur, les sentinelles étaient postées sur l’Est, le Nord et le Sud. L’ouest étant occupé par une tranchée.
Le sol est légèrement incliné pour favoriser l’écoulement de l’eau de pluie, mais il a tendance à s’ensabler. L’association chargée de la gestion du site veut reconstituer l’écoulement naturel des eaux en recreusant les galeries.
Dans les années quatre-vingt dix, des projecteurs avaient été installés dans les galeries, mais ils ont été rapidement vandalisés et les trous d’installation ont abîmé les murs. Des racines s’infiltrent dans les faîtes des murs, les tentatives de colmatage avec du ciment ne sont guère concluantes.
L’entrée de la grotte
Les chauve souris ont élu domicile dans la grotte –
à droite, une des sorties secondaires fermées par une grille
Le croisement des galeries principales avec le toit
Une dizaine de marches construite à l’extérieur de la grotte permet d’accéder au sommet de la colline qui se présente sous la forme d’un plateau. Actuellement le plateau est occupé par le toit du croisement de la galerie et un bâtiment destiné à devenir un débit de boisson.
Au fond du plateau, les militaires ont voulu éviter les incursions possibles des Lobi en faisant creuser une large tranchée avec des niches étroites creusées dos à la pente douce afin d’y placer des sentinelles. Certaines de ces niches sont en cours de déblayage.
Du haut du plateau la vue porte sur toute la brousse environnante.
Derrière la tranchée, une carrière de briques de latérite est en cours d’exploitation, sous la surveillance de la mairie qui ne tient pas à ce que le site soit abîmé.
L’escalier et le plateau
Les tranchées de surveillance au bout du plateau
La carrière de briques de latérite
Au pied de la colline (face à l’entrée de la grotte) s’étend un parc arboré surnommé “ le jardin du commandant“. Il est traversé d’un petit cours d’eau naturel. Les arbres sont tous été planté à la demande de l’officier commandant la garnison. Ils se composent d’essences locales traditionnelles : rôniers, kapokiers, manguiers… Ces arbres ont maintenant 100 ans et sont soigneusement entretenus. Il règne sous les arbres une fraîcheur humide très agréable en période de forte chaleur. Le bois est nettoyé régulièrement de ses papiers ou autres ordures.
Certaines zones sont encore sacrées ; il y vivrait un boa qui ne sort que très tard dans la nuit.
Le site a vocation à être développé pour en faire un site touristique complet.
(Crédit photos : A. Chalamon et APTI Association pour la Promotion du Tourisme Interne)