Le basin (ou “bazin” suivant les orthographes) est le tissu de coton damassé considéré comme un luxe en Afrique de l’Ouest. Le vrai basin brodé peut atteindre des prix très élevés.
Il est devenu plus abordable depuis que ces tissus sont en partie fabriqués en Chine, mais rien ne vaut le vrai basin.
On reconnaître le tissu à sa raideur, son aspect brillant et le bruit caractéristique que sa raideur provoque lorsqu’une personne marche dans un costume en basin. On en fait des tenues aussi bien pour les hommes que pour les femmes.
Le basin est un tissu damassé dont les motifs sont tissés dès l’origine. Les premiers tissus en basin venaient d’Angleterre au XVIIIème siècle. Le secret de fabrication était alors jalousement conservé au secret. Il a été ensuite produit en grande quantité en France, notamment dans les entreprises Lenoir-Dufresne. Le coton damassé était alors amidonné et gauffré.
Il est devenu très à la mode au XIXème siècle dans la bonne bourgeoisie. On trouve même des références dans la littérature dont Balzac qui parle d’une “robe de chambre en basin”.
La fabrication du tissu a été reprise par les Anglais, les Français, les Irlandais, les Allemands et chacun a amélioré la technique à sa manière. Ainsi Certains ont eu l’idée de tisser avec un fil pour la trame et du coton pour la chaîne : le tissage formait ainsi un léger relief avec des motifs d’arabesques. Ce damassé était alors très utilisé dans le linge de maison pour les bonnes familles du XIXème et XXème siècle. Amené en §Afrique avec la colonisation, c’est essentiellement l’Afrique de l’Ouest qui utilise le “basin riche” qui est encore tissé en Europe. A partir de 1980, le damassé chinois – de qualité nettement inférieure – a commencé à envahir l’Afrique permettant aux familles modestes de pouvoir se faire coudre des boubous en basin.
LES DIFFERENTES ETAPES
Le damassé est obtenu en tissant des fils fins obtenu avec du coton de qualité supérieure. Le fil est trempé dans un bain d’alcali pour le blanchir puis dans de la soude caustique pour lui donner du gonflant. Il est ensuite lissé à haute température et haute pression dans des cylindres souvent enduits de cire.
Le tissu est alors trempé dans une teinture : trempé, égoutté, retrempé… jusqu’à obtenir la couleur souhaitée (plus il y a de trempages plus la couleur est foncée). Le basin le plus coûteux est teint avec de l’indigo.
Tradionnellement, le tissu damassé est trempé dans de la gomme arabique pour lui donner son côté brillant et raide. Le basin n’est pas repassé mais frappé avec un morceau de bois lissé ce qui va lui donner son brillant et sa raideur. Cela a permis de créér un nouveau métier en Afrique : les “tapeurs de basin”. Le costume va perdre de son brillant au fur et à mesure des lavages. Il faut alors le tremper à nouveau dans la gomme arabique avant de le taper pour lui rendre son aspect lisse et brillant.
(Crédit photos : A. Chalamon)